
Le département juridique a pour mission d’assurer la légalité et la conformité des actions soutenant le développement de l’entreprise.
Si ce rôle fondamental fait consensus, la contribution réelle du juridique à la performance globale suscite encore des débats.
Dans de nombreuses organisations françaises, les avocats d’entreprise sont parfois perçus comme un obstacle à la dynamique commerciale.
Cette perception réductrice résulte de plusieurs facteurs — et c’est en agissant sur ces leviers que l’image et la valeur du département juridique peuvent évoluer durablement.
Un département juridique structuré, dirigé par un responsable siégeant au comité exécutif, n’a évidemment pas le même poids stratégique qu’un service simplement rattaché au département financier ou aux ressources humaines.
Selon qu’il est perçu comme une fonction stratégique ou un service support, son positionnement hiérarchique influence directement son niveau de considération interne.
Le positionnement du département juridique dépend donc largement de la volonté de la direction générale de le valoriser.
Dans ce contexte, c’est la vision du leadership quant à la valeur ajoutée du juridique — notamment en matière de gestion des risques, d’efficacité contractuelle et de sécurisation des opérations — qui détermine son influence.
Le mode de collaboration entre le département juridique et les équipes opérationnelles est un facteur déterminant de performance.
Plus le service adopte une démarche proactive, plus sa valeur perçue s’en trouve renforcée.
Un département juridique positionné comme business partner devient un acteur stratégique capable de proposer des solutions concrètes, adaptées aux besoins métiers, tout en garantissant une maîtrise optimale des risques.
Certains avocats d’entreprise adoptent une posture anticipatrice, intégrés dès la conception des projets ; d’autres interviennent encore de manière réactive, à la demande ponctuelle des autres départements.
Dans l’idéal, une implication en amont des activités stratégiques favorise une maîtrise des risques accrue et une optimisation de la performance.
Une gestion juridique insuffisante peut générer des conséquences financières et réputationnelles considérables : condamnations, pertes de marchés ou atteinte à la crédibilité de l’entreprise.
À l’inverse, un département juridique performant peut créer une valeur économique mesurable.
Rien qu’en matière contractuelle, on estime qu'une bonne gestion a un impact direct sur le chiffre d’affaires et sur les dépenses :
• PwC : un processus de gestion contractuelle mature réduit de 50 % le temps de négociation et de signature.
• Goldman Sachs : les entreprises qui investissent dans la gestion des risques contractuels réalisent 25 % de bénéfices supplémentaires.
• IACCM : une gestion contractuelle efficace peut générer 9 à 15 % d’économies sur les coûts contractuels.
Certains directeurs du département juridique cherchent ainsi à positionner leur fonction comme un centre de profit à part entière.
Ils instaurent des indicateurs de performance permettant de mesurer les gains financiers liés à une gestion optimisée des contentieux : comparaison entre les montants réclamés et les règlements effectifs, ou encore évaluation des sommes recouvrées par rapport aux demandes initiales.
Pour contribuer pleinement à la performance globale, le département juridique doit avoir une compréhension approfondie des enjeux stratégiques et opérationnels de l’entreprise.
Dans les sociétés pilotant de grands projets informatiques ou industriels, les avocats d’entreprise collaborent étroitement avec les project managers afin d’identifier les risques juridiques et les leviers de négociation susceptibles d’optimiser la réussite des contrats.
En matière commerciale, le département juridique conçoit des contrats structurés et clairs, anticipant les points de friction et facilitant la mission des équipes commerciales.
En gestion des contentieux, il travaille de concert avec le département financier pour anticiper les provisions et impacts budgétaires, garantissant ainsi la stabilité économique de l’entreprise.
Pour valoriser la contribution du département juridique, il est essentiel de mesurer et de communiquer ses résultats.
Le responsable juridique doit mettre en place des KPI pertinents : volume de dossiers traités, temps moyen de traitement, budget consacré aux conseils externes, taux de succès des contentieux, ou encore économies réalisées.
La communication interne de ces données contribue à renforcer la légitimité du département juridique et à démontrer son impact direct sur la performance organisationnelle.
En définitive, c’est la curiosité intellectuelle et la capacité d’adaptation des avocats d’entreprise qui leur permettront de dépasser le cadre purement réglementaire pour devenir de véritables acteurs du développement stratégique.
En s’ouvrant davantage au terrain opérationnel et en adoptant une culture orientée business, les avocats d’entreprise renforcent leur valeur ajoutée, participent activement à la création de valeur et deviennent un levier de performance durable pour l’entreprise.
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